da il mago di napoli » ven nov 14, 2008 11:33 am
sulla difficoltà
estratto
Le cas de l'escalade est sans doute encore plus marquant: son histoire pourrait être celle de l'emprise de plus en plus marquée de la notion de difficulté dans la définition et l'organisation de la pratique. [....] L'escalade moderne, tant au niveau de la compétition que de la pratique autonome, ne se définit que par la difficulté des passages franchis ou à franchir. Il s'agit sans doute de la seule activité à avoir développé un système de cotation aussi sophistiqué, et aussi performant. L'échelle de difficulté permet de caractériser une voie, et dans ce sens elle constitue un langage commun, une culture locale. [....]
Par ailleurs, l'escalade semble proposer une expérience de la difficulté particulièrement riche. Si comme nous l'avons avancé précédemment, la difficulté est plurielle et multivariée, l'escalade semble en épuiser toutes les dimensions envisageables. L'ensemble des substituts
que nous avons relevés plus haut (dur, laborieux, pénible, compliqué, embrouillé, obscur, délicat, embarrassant, osé, risqué, dangereux...) peuvent à un moment donné qualifier un passage ou une voie .
L'escalade semble donc constituer à plus d'un titre un support particulièrement pertinent pour l'étude de la difficulté[....] investigation qui tenterait de répondre à des questions du type: "quelle est la relation entre difficulté objective et difficulté subjective? Quelles sont les dimensions qui définissent la difficulté objective (exposition du passage d'escalade, longueur, caractère athlétique ou délicat, etc..? Quelle est la relation entre l'accroissement de la difficulté objective et l'accroissement du sentiment de difficulté (fonction linéaire, logaritmique, puissance, etc..)? Où situer l'origine de l'échelle et existe-t'il une limite absolue
aux possibilités humaine d'escalade?". [....]
Dans un premier temps, nous proposerons une réflexion épistémologique sur les conditions historiques d'apparition d'un discours sur la difficulté, et sur l'évolution de sa fonctionnalité.
On verra alors que les questions précédentes émergent lentement au fil de la transformation des pratiques, et cette approche soulignera l'actualité cruciale de ce débat en ce qui concerne l'escalade.
Puis nous proposerons un modèle, un cadre d'analyse du concept de difficulté. Il s'agira en fait de structurer le champ, de proposer une lexicologie précise et opérationnelle, permettant de fédérer sans abus ni contre-sens des modèles issus de champs latéraux. C'est
tout d'abord des niveaux d'analyse qu'il faudra mettre en évidence, la difficulté renvoyant tour à tour à un stimulus et à une perception, c'est à dire à une réalité objective et à une évaluation subjective.
etc........

